Vincent vint

13Oct/16Off

Européen… ou pas ?

La semaine dernière, j'étais en Estonie pour y suivre un incentive durant lequel mes collègues et moi avons longuement discuté des résultats du Brexit. Comme vous pouvez vous en douter, la victoire des pro-Brexit a fait l'effet d'un tremblement de terre économique dont on peine encore à l'heure actuelle à distinguer l'ampleur (mais qu'on ressent déjà dans le travail). Ce dont je suis persuadé, en tout cas, c'est que ceux qui se réjouissent de la "victoire" britannique ne comprennent absolument rien à la scène internationale : l'Angleterre va mettre des années à se remettre de ce fail. Pourtant, en dialoguant avec certains de mes collègues, j'ai pris conscience que beaucoup de gens sont clairement passés à côté de ce qui s'est véritablement joué. Ils croient que les anglais ont pris des vessies pour des lanternes, et que ce sont forcément les plus incultes qui ont voté pour ce fameux Brexit. Pourtant, si l'on s'attarde sur les chiffres, les choses ne se sont pas passées de cette façon. Beaucoup d'électeurs ayant un bon niveau de revenus ont en fait choisi le Leave. Les chiffres témoignent que ce Brexit s'est joué sur une question cruciale : l'immigration. Et ça n'a rien de surprenant : on sait que c'est ce thème qui détermine presque toutes les élections occidentales, que ce soit aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, ou chez nous. Les chiffres prouvent que durant ce scrutin, ce sont les citoyens les plus exposés à la diversité de cultures qui ont voté pour le Remain ; et que très logiquement, ce sont les moins exposés qui ont voté pour la fermeture des frontières. Depuis cette déclaration d'indépendance, d'ailleurs, la parole raciste ne semble plus aussi tabou chez nos voisins anglais. Ce n'est donc absolument pas un vote du peuple s'opposant à celui des hautes classes qui a eu lieu, comme beaucoup trop de journaux ont cherché à le présenter. : il s'agissait en fait de déterminer si les anglais souhaitaient vivre dans un monde ouvert ou non, et les électeurs ont tranché. Il est important de comprendre que cette question transcende les considérations de classe sociale : Marine Le Pen, par exemple, n'est pas issue de la classe ouvrière, pas plus que son père ! S'il y a eu plusieurs discussions exaltées sur l'avenir de l'Europe, cet incentive a tout de même remporté un vif succès au final. Je vous mets d'ailleurs en lien l'agence qui s'en est occupé : j'ai surtout apprécié l'inventivité des activités qui nous ont fait redevenir gosses et qui nous a bien fait rire pendant ce voyage incentive en Estonie.

Taggé comme: , Commentaires