Vincent vint

22Sep/17Off

Les conflits armés en Afrique en 2016

En 2016, les civils confrontés aux conflits armés en Afrique – en particulier au Cameroun, au Mali, au Niger, au Nigeria, en République centrafricaine, en RDC, en Somalie, au Soudan, au Soudan du Sud et au Tchad – ont subi de graves exactions et violations. Les violences liées au genre et sexuelles étaient extrêmement répandues et des enfants ont été recrutés comme soldats. En Afrique occidentale, centrale et orientale, des groupes armés comme Al Shabab et Boko Haram ont continué de perpétrer des violences et des exactions : des centaines de civils ont été tués ou enlevés, et des millions de personnes étaient forcées de vivre dans la peur et l’insécurité, dans leur pays ou dans d’autres États. Au Cameroun, plus de 170 000 personnes – en majorité des femmes et des enfants – ont été déplacées à l’intérieur du pays dans toute la région de l’Extrême-Nord, à cause des exactions de Boko Haram. Au Niger, plus de 300 000 personnes avaient besoin d’aide humanitaire sous l’état d’urgence déclaré dans la région de Diffa, où la plupart des attaques étaient commises par Boko Haram. De nombreux gouvernements ont réagi à ces menaces en s'affranchissant du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains, notamment au moyen d’arrestations arbitraires, de détentions au secret, d’actes de torture, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires. Au Nigeria, plus de 240 personnes, dont 29 enfants de moins de six ans, sont mortes dans des conditions atroces cette année dans le centre de détention tristement célèbre de la caserne de Giwa, à Maiduguri. Des milliers de personnes qui avaient été la cible d’arrestations massives dans le nordest, souvent sans aucun élément de preuve contre elles, étaient toujours détenues dans des cellules surpeuplées et des conditions insalubres, sans jugement et sans aucun contact avec l’extérieur. Au Cameroun, plus d’un millier de personnes – pour beaucoup arrêtées arbitrairement – étaient détenues dans des conditions catastrophiques et des dizaines d’entre elles sont mortes à la suite d’actes de torture, de maladies ou de malnutrition. Quand les personnes soupçonnées de soutenir Boko Haram étaient jugées, elles faisaient l’objet de procès inéquitables devant des tribunaux militaires qui, la plupart du temps, prononçaient la peine capitale à leur encontre. Au Soudan, la situation sécuritaire et humanitaire dans les États du Darfour, du Nil Bleu et du Kordofan du Sud demeurait désastreuse. Des éléments faisant état d’un recours à des armes chimiques par les forces gouvernementales dans la région de Djebel Marra, au Darfour, ont démontré que le régime pouvait continuer d’attaquer sa population civile sans craindre d’être soumis à une quelconque obligation de rendre des comptes pour ses violations du droit international.

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