Vincent vint

9Nov/17Off

Dépasser une gestion des enseignants marquée par l’immobilisme

La gestion actuelle, qui fut et demeure efficace pour faire face à la massification, tient ses objectifs quantitatifs : mettre des centaines de milliers d’enseignants face à des millions d’élèves, dans des dizaines de milliers d’établissements, et pour de très nombreux modes de scolarité, à chaque rentrée scolaire. Mais cette ambition ne suffit plus ; non seulement les résultats des élèves ne sont pas satisfaisants et à hauteur des moyens consacrés mais ce mode de gestion, qui échoue à se transformer, devient démotivant pour les enseignants. Ceux-ci effectuent un métier difficile, nécessitant un engagement de plus en plus important, qui requiert dans une société plus complexe qu’auparavant de savoir faire évoluer pour les pouvoirs publics et d’accepter pour les personnels, de nouveaux modes de gestion. Il s’agit d’abord de renouveler le cadre d’exercice du métier d’enseignant pour l’adapter aux besoins des élèves en le rendant plus souple, plus adapté à la diversité des situations, plus favorable au travail collectif. Les directeurs d’école et les chefs d’établissement doivent enfin disposer d’une position clarifiée et de marges de manœuvre étendues pour exercer le rôle de plus en plus central que les réformes pédagogiques leur assignent. Il s’agit aussi de mieux répartir et affecter les enseignants en fonction des contextes locaux et des profils des élèves. Une meilleure prise en compte des résultats scolaires permettrait d’enrichir le dialogue de gestion. Les critères d’affectation comme de gestion des carrières devraient être assouplis : ils sont source d’insatisfaction pour les enseignants euxmêmes et d’inefficacité pour le système dans son ensemble. Des mesures réellement incitatives et déliées des logiques de corps, notamment en matière indiciaire et de carrière, devraient en outre être renforcées pour pallier le manque d’attractivité de postes, notamment en éducation prioritaire. Il s’agit enfin de permettre des expérimentations, des modulations du cadre professionnel, rompant avec l’uniformité, offrant aussi aux enseignants de nouvelles perspectives d’exercice du métier, des marges d’initiative et d’innovation, à tester et éventuellement à adopter. Ces réformes seront ainsi d’autant plus efficaces et susceptibles d’être acceptées qu’elles s’inscriront dans des réformes à finalités pédagogiques au service des élèves.

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