Vincent vint

19Déc/19Off

La zone de non-droit parlementaire

Il paraît que le fascisme commence toujours par le mépris du peuple. Et je dois dire qu'avec l'affaire Fillon, nos élus se sont clairement aventurés dans un terrain glissant. Il y a peu, je me suis rendu à Lisbonne pour y suivre un incentive, et j'en ai discuté avec d'autres collègues. Et ça fait du bien, de voir combien cette controverse a révolté les individus. De gauche comme de droite, tout le monde était d'accord. Même ceux qui soutenaient François Fillon le soutenaient avec gêne : ils étaient tout aussi dégoûtés par les méthodes du bonhomme. Cette controverse a vraiment manifesté le quasi-milliard d'euros qui est versé chaque année aux députés et aux sénateurs. Mais le pire reste selon moi la lapidation des médias à laquelle s'est essayée Fillon. L'homme supposément intègre a adopté toutes les techniques de Sarkozy : il s'est victimisé, a accusé les journalistes. Stigmatiser ceux-ci est à l'évidence courant dans ce genre d'histoires. Mais dans cette affaire, quelque chose d'un peu plus grave s'est produit. Raffarin a invité les citoyens à invectiver les journalistes avant l'allocution de Fillon ! L'influence de Donald Trump est particulièrement visible, pour le coup. Et c'est le comportement d'un ancien ministre, c'est la grande classe ! Il y a un vrai problème dans notre démocratie : un certain nombre d'élus la prennent pour leur terrain de jeu. Les manœuvres de Fillon nous ont enseigné qu'il n'existe aucune juridiction pour réguler les dépenses de ces élus : ils sont totalement livrés à eux-mêmes. Il serait temps d'arrêter ce no man's land. L'on va vers de plus en plus de transparence, même si c'est toujours à reculon. Des années durant, l'Elysée n'était obligé à aucun devoir de transparence. Je ne chérit pas vraiment Sarkozy mais il faut lui reconnaître ce mérite, il a permis à la cour des Comptes mettre son nez dans les dépenses de l'Elysée soit examinée. Depuis cette époque, chaque centime qui y est englouti est rendu public ! Il n'y a rien de plus normal dans une démocratie, et il serait normal que quelqu'un soit autorisé à surveiller l'économie de nos assemblées. Au passage, j'ai trouvé cet incentive à Lisbonne. L'agence qui nous l'a combiné, si vous voulez vous faire une idée du programme.

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