Vincent vint

6Mar/18Off

Donc Macron fait du théatre

Le Roi-Soleil aimait à danser devant sa cour, à Versailles. Ce jeudi soir, Emmanuel Macron contera Pierre et le Loup, au son de la Garde républicaine, devant les enfants du personnel de l’Élysée et des pupilles de la nation. Après Gérard Philipe, Jacques Brel, Fernandel, Jean Rochefort, Francis Huster mais aussi plus récemment François Morel ou Valérie Lemercier, le président jupitérien a décidé de participer aux soirées littéraires et musicales souhaitées par son épouse Brigitte Macron, sobrement intitulées Les jeudis de l’Élysée. Le président, grand amateur de théâtre, qui a assisté récemment au Tartuffe mis en scène au Théâtre de la Porte Saint-Martin par Michel Fau (avec Michel Bouquet), sera donc le récitant de ce conte musical. Le violoniste Renaud Capuçon avait été le premier invité de ces soirées musicales organisées par l’épouse du président qui, si elle a souhaité mettre fin aux nombreux dîners «people» et autres séances de cinéma de l’Élysée mis sur pied par Julie Gayet pour François Hollande, vient malgré tout de recevoir l’équipe de La Ch’tite famille de Dany Boon pour une séance spéciale au Palais. La nostalgie du Nord et l’amitié pour Line Renaud du couple présidentiel expliquant sans doute cela. Pour le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, cette soirée musicale serait une initiative de «soft power». Après la foudre jupitérienne, la lecture du chef-d’œuvre de Prokofiev devrait donc s’entendre comme une interprétation plus douce du pouvoir, si bien entendu on s’en tient à la traduction littérale de l’expression choisie par le porte-parole du gouvernement. Ce dernier a d’ailleurs donné quelques détails sur cette soirée. «Emmanuel Macron recevra le personnel de l’Élysée et leurs enfants ainsi que des enfants de milieu défavorisé qui n’ont pas l’occasion d’aller voir des spectacles ou d’avoir accès à la culture de manière aussi simple que d’autres», a-t-il expliqué. Griveau, un peu à court d’arguments, y voit même une manière de défendre la langue française. Le chef de l’État n’est pas le premier conteur célèbre de l’œuvre musical de Prokofiev, qui dès sa genèse, en 1936, avait pour objet de faire découvrir aux enfants, non pas les subtilités de notre langue, mais celles des instruments des grands orchestres classiques. Avant lui donc, des voix célèbres avaient chacun à leur manière revisiter la fantaisie du compositeur russe. Accompagné par l’Orchestre symphonique de l’URSS, Gérard Philipe en donna une interprétation stendhalienne. C’était en 1956. Jacques Brel livra une version délicieusement bruxelloise de ce conte qui fit les beaux jours de Walt Disney. Mais ils ne sont pas les seuls récitants: Francis Huster, le regretté Jean Rochefort, mais aussi Michel Druker, François Morel, Valérie Lemercier et même David Bowie ont prêté leur plus bel instrument à l’œuvre de Sergueï Prokofiev.

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