Vincent vint

4Juil/18Off

Etude sur les évolutions du regard porté sur les personnes âgées

On trouve dans la Bible, le Livre de Daniel, « un seul épisode qui associe au grand âge non la vertu mais le vice, à savoir l’histoire célèbre de Suzanne et des deux vieillards, qui se cachent dans un jardin pour surprendre au bain une femme dont ils sont épris». Inversement, la damnation, la punition céleste accompagnent la vieillesse dans les mythes gréco-romains. Pandore vient sur terre pour « semer les maladies cruelles que la vieillesse apporte aux hommes». Cette vieillesse damnée réapparaît dans Euripide, quand Hécube « esclave, vieille et sans enfants » devient prisonnière des Grecs, et aussi dans les Phéniciennes : « nous autres vieillards ne sommes qu’un troupeau, une apparence, nous déambulons comme des images de rêve, nous n’avons plus de bon sens, si intelligents que nous puissions nous croire.» Dans la comédie grecque, le vieillard est ridiculisé, comme dans Plutus où il se maquille pour convoler avec un partenaire beaucoup plus jeune. Sa situation dans la société est précaire. « L’histoire des institutions semble en effet montrer que l’autorité du père de famille diminua en Grèce à partir du 7e siècle et les conflits de générations, favorisés par la plus grande indépendance juridique prise par les enfants, semble avoir été assez vif.» La répétition de nombreuses lois athéniennes sur l’obligation de respecter ses vieux parents laisse entendre qu’elles n’étaient guère suivies. Il y a deux fois plus d’hommes que de femmes âgées dans l’Empire romain, principalement à cause des décès dus aux accouchements, d’où le manque de personnages féminins âgés dans la littérature, « mais surtout la disproportion des sexes dans le haut de la pyramide rendent compte du nombre élevé de mariages entre un vieil homme et une jeune femme, ou tout du moins de la forte différence d'âges entre les époux. Le type littéraire du vieillard libidineux amoureux de la même femme que son fils est dans ce contexte plus compréhensible (Plaute, Térence). Les vieux romains manquent de femmes de leur âge ; rares sont les vieux couples où les époux vieillissent ensemble. Le vieillard aura souvent une nouvelle vie conjugale avec une trop jeune épouse qui le bernera avec ses amants.

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